Depuis 1955, la course automobile était bannie de la stratégie Continental. On croyait ce dogme inébranlable jusqu’en 2010 où, via sa filiale américaine, le manufacturier de Hanovre a opéré une rentrée fracassante en compétition automobile. Il a complètement pris en charge le championnat d’endurance Grand-AM, des voitures proches de celles courant au Mans. Sans expérience préalable de la course, l’opération aurait été trop risquée sans la collaboration d’un petit manufacturier américain hyper spécialisé dans les pneus racing, Hoosier. C’est lui qui a guidé les ingénieurs de Continental, fabrique les pneus sur place et assure logistique et montage sur les circuits. Ecuries et pilotes ravis de la rapidité et la fiabilité des pneus racing Conti ExtremeContact, succès reconnu et bien exploité, image de Continental et ventes de pneus premium en hausse, tous les voyants étaient au vert lorsque le Grand-AM a fusionné avec un autre championnat, l’ALMS, American Le Mans Series. Il en est résulté en 2014 un « championnat unifié » USC, United Sports Car, mais le mariage des règlements a changé la donne technique. Les essais d’intersaison des nouvelles voitures ont donné lieu à des éclatements, Conti a fait l’admiration de tous en concevant et fabriquant en quelques semaines de nouveaux pneus parfaitement adaptés. Et tout était rentré dans l’ordre pour la première course 2014, les 24 Heures de Daytona, situation à nouveau idyllique sauf que Michelin, fournisseur de l’ALMS, est maintenu dans certaines catégories USC. Voilà le monopole Conti battu en brèche mais l’expérience accumulée pourrait lui permettre d’aller bientôt défier le Français dans sa chasse gardée, les 24 Heures du Mans...