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Manufacturiers

Coup dur pour Nokian, contraint de quitter la Russie

Publié le 5 juillet 2022

Par Romain Baly
2 min de lecture
Le manufacturier finlandais a confirmé son intention de ne plus être présent sur le marché russe. Un choix qui implique pour Nokian Tyres de céder le contrôle de son usine de Vsevolozhsk, le plus grand site de production de pneumatiques du pays. Pour compenser cette perte, le groupe entend construire une nouvelle usine en Europe.
Nokian Tyres était implanté à Vsevolozhsk, en périphérie de Saint-Pétersbourg, depuis 2005. ©Nokian

Trois mois après avoir rapatrié une partie de sa production locale et suspendu l'activité de son site de Vsevolozhsk en raison de la guerre en Ukraine, Nokian Tyres a pris une décision assez logique mais lourde de conséquences. Le manufacturier finlandais a en effet décidé "d’initier un retrait contrôlé du marché russe", jugeant que le conflit ukrainien et les sanctions prises à l'encontre du Kremlin ne rendent ni possible, ni viable "la poursuite des activités" du groupe sur ce marché.

"Au cours des derniers mois, nous avons été témoins d’événements choquants en Ukraine. C’est avec tristesse que nous avons suivi l’évolution de la situation et condamnons sans équivoque, avec l’ensemble de la communauté internationale, cette guerre ayant causé des souffrances indicibles à tant de personnes", commente Jukka Moisio, PDG de Nokian Tyres.

17 millions de pneus produits chaque année dans l'usine

"Après une évaluation des différentes options et une réflexion approfondie, nous avons décidé de reconstruire Nokian Tyres en dehors de toute présence en Russie et en se concentrant sur les opportunités de croissance au sein de nos autres marchés principaux, poursuit le dirigeant. Cette décision n’a pas été simple à prendre, d’autant que nous comptons plus de 1 600 employés dévoués localisés en Russie dont nous apprécions grandement l’expertise, ainsi que de nombreuses relations de longue date avec nos clients et fournisseurs, établies au cours des 17 dernières années".

A lire aussi : Guerre en Ukraine : quelles conséquences pour le pneumatique ?

Ce départ contraint constitue assurément un coup dur pour le fabricant de pneumatiques. Implanté en Russie depuis 1998 et l'ouverture d'une antenne commerciale, Nokian Tyres avait considérablement renforcé ses liens avec la Russie en inaugurant, le 22 septembre 2005, un site de production flambant neuf, situé à Vsevolozhsk, en périphérie de Saint-Pétersbourg. Une usine gigantesque, la plus grande du pays, d'où sortaient annuellement 17 millions d'enveloppes TC4 et qui, en 2021, pesait encore 80 % de la production TC4 du groupe.

La construction d'un nouveau site de production déjà actée

Ces dernières semaines, pour garantir l'approvisionnement de ses produits, Nokian Tyres a augmenté les capacités de ses usines situées en Finlande et aux États-Unis. Mais la perte de Vsevolozhsk ne pourra être compensée sans l'apport d'un outil de production supplémentaire. Ce que confirme le manufacturier, expliquant avoir "pris la décision d’investir dans une nouvelle capacité en Europe".

Nokian Tyres indique que les préparatifs de son retrait débutent dès à présent et que les différentes options de sortie vont ainsi être évaluées. "Le processus sera réalisé en tenant compte des employés locaux et de la législation en vigueur", est-il encore précisé dans un communiqué. Le groupe souligne enfin qu'Andrey Pantyukhov, qui dirigeait jusqu’alors le secteur commercial Russie et Asie, ne fait désormais plus partie de l’équipe de direction de Nokian Tyres.

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