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Manufacturiers

Dunlop-Sumitomo : la petite histoire dans la grande

Publié le 16 janvier 2025

Par Romain Baly
2 min de lecture
Cédée début 2025 par Goodyear à Sumitomo, la marque d'origine britannique renoue ainsi avec le cours de son histoire. Car les liens entre Dunlop et le groupe japonais ont commencé à se tisser il y a plus d'un siècle avant de connaître plusieurs rebondissements.
Reprise début 2025 par le groupe nippon, la marque Dunlop porte avec elle une histoire intimement liée à Sumitomo, son actionnaire pendant de longues années et son sauveteur au milieu des années 1980. ©Dunlop

Retour à la maison ! La riche histoire de Dunlop est remplie de plus petites dont l'une d'elles prend aujourd'hui une résonance particulière. Début janvier 2025, le groupe Goodyear s'est entendu avec son homologue japonais Sumitomo Rubber Industries pour lui céder la marque d'origine britannique. Moyennant un investissement de 701 millions de dollars (680 millions d'euros), le nippon renoue ainsi avec une firme qu'il connaît bien.

Inventeur de génie et patron visionnaire, John Boyd Dunlop, l'un des pères du pneumatique, a fondé la marque éponyme en 1888. Rapidement, son entreprise tout autant que son produit révolutionnaire rencontrent leur succès. Au Royaume-Uni, en Europe de l'Ouest, et bientôt beaucoup plus loin. Tout l'empire britannique ainsi que les États-Unis profitent alors de cette innovation qui surfe quant à elle sur la vague naissante de l'automobile.

Dunlop initie le Japon au pneu

En 1909, c'est au tour du continent asiatique de découvrir le pneumatique. La Dunlop Rubber Company voit le jour à Hong Kong pour desservir toute la région. Dans la foulée, la société part à la conquête du Japon. Une filiale est créée (Dunlop Japan), une usine est construite (à Kobe) et voilà que Dunlop produit dans l'archipel le premier pneumatique automobile en 1913.

Loin d'être un long fleuve tranquille, l'histoire de la marque prend un nouveau virage à partir de 1963. Minoritaire depuis un demi-siècle, Sumitomo devient alors actionnaire majoritaire de Dunlop Japan qui est rebaptisé du même coup Sumitomo Rubber Industries. Vingt ans plus tard, Dunlop fait faillite et la branche japonaise reprend ainsi progressivement la main sur les activités de la société aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne ainsi qu'en France.

Opération sauvetage

Grande figure du pneumatique et de l'industrie automobile, Claude Cham, alors chez Sumitomo, participe activement à cette opération sauvetage. Les japonais lui donnent carte blanche pour sauver ce qui peut l'être et tout reconstruire. L'ingénieur de formation, entouré d'une équipe réduite dans laquelle figure le jeune Dominique Stempfel, actuel président du Syndicat du Pneu, relève le défi.

Dans l'Hexagone, leurs efforts permettent non seulement de redresser la marque, mais aussi de donner aux usines de Montluçon (ouverte en 1919) et d'Amiens (depuis 1957) un nouvel avenir. Aujourd'hui exploitées par Goodyear, celles-ci doivent ainsi leur salut à Sumitomo ! L'américain va d'ailleurs transformer ce duo en trio.

Après avoir aidé la marque à se stabiliser, le groupe japonais se rapproche de la firme d'Akron à la fin des années 1990. Il choisit de lui céder d'abord l'usage (en 1999) puis l'entièreté de Dunlop (en 2003) qui évoluera ainsi sous la bannière de l'Oncle Sam pendant plus d'un quart de siècle. Pour cette dernière, l'avenir s'inscrira donc à présent avec Sumitomo qui compte faire de la marque son offre premium tout en promettant d'investir, dans le sport auto notamment, pour lui permettre de retrouver un rang digne de son histoire.

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