Michelin a vu ses ventes bondir en 2022
C'est un bilan annuel forcément contrasté que vient de présenter le groupe Michelin. A l'instar de tous ses concurrents, le clermontois a subi de plein fouet un contexte défavorable sur bien des points. Michelin fait état pour 2022 d'une "hausse sans précédent des coûts", à 2,7 milliards d'euros, a souligné son PDG Florent Menegaux lors d'une conférence devant les analystes.
Le prix du gaz a pesé sur la production dans les usines, comme le coût des matières premières (dérivés du pétrole dans les pneus), celui de la main d'œuvre ou du transport terrestre.
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Les flux de trésorerie libre "structurels" (avant acquisitions et ajusté de certains coûts) n'ont atteint que 378 millions d'euros, loin de ses prévisions. Le groupe français les avait estimés début 2022 à 1,2 milliard sur l'année. Puis les avait baissées au dernier trimestre 2022, à 700 millions d'euros.
Une baisse supplémentaire de 300 millions d'euros au quatrième trimestre, liée à "une baisse des achats et des ventes de décembre" supérieure aux prévisions, a par ailleurs été décalée au premier trimestre 2023.
L'OE se relève, le remplacement recule
Nonobstant ce constat, Michelin a réussi à tirer son épingle du jeu dans une industrie automobile tournant au ralenti. Le manufacturier a confirmé des ventes en hausse de 20,2 % sur l'année, à 28,6 milliards d'euros, pour un bénéfice net de deux milliards porté par plusieurs hausses de prix.
L'année entière, le marché mondial de la première monte a rebondi de 7 %, tout en restant loin de son niveau de 2019. Pour les pneus de remplacement, il a reculé de 1 % et retrouvé son niveau de 2019.
"Dans un contexte chaotique impacté par plusieurs crises systémiques, Michelin a délivré en 2022 des résultats solides", a déclaré Florent Menegaux. "En gardant à l'esprit nos ambitions à long terme, nous avons maintenu l'ensemble de nos investissements en industrie et R&D".
Un objectif 2023 "conservateur"
Le groupe a annoncé pour 2023 un objectif "conservateur" de résultat opérationnel des secteurs (son indicateur de prédilection, qui mesure la performance des secteurs opérationnels du groupe) supérieur à 3,2 milliards d'euros, contre 3,4 milliards en 2022. L'inflation devrait avoir un nouvel effet sur les coûts, avec une augmentation prévue dans une fourchette large entre 0,6 et 1,2 milliard d'euros.
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"Nous allons compenser cette inflation avec nos clients", a indiqué Florent Menegaux. La "guerre des prix qui fait rage" dans les catégories de pneus inférieures "ne concerne pas les pneus premium pour l'instant", a-t-il souligné.
Michelin prévoit des flux de trésorerie libre avant acquisitions supérieurs à 1,6 milliard d'euros. Un dividende de 1,25 euro par action, en baisse par rapport à l'année précédente, va être proposé à l'assemblée générale des actionnaires, au mois de mai. (avec AFP)