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Manufacturiers

Pirelli va perdre l'un de ses actionnaires chinois

Publié le 30 mai 2024

Par Romain Baly
< 1 min de lecture
Contrôlé par Pékin, le fonds Silk Road Fund a annoncé sa volonté de sortir du tour de table du groupe transalpin dont il détient 9 % du capital. Le gouvernement de Giorgia Meloni avait expliqué en 2023 vouloir limiter les pouvoirs des investisseurs chinois de Pirelli.
Le fonds Silk Road Fund détient 9 % du capital de Pirelli. La vente des 90,2 millions d'actions correspondant à cette part devrait générer entre 523 et 560 millions d'euros. ©Pirelli

Nouveau mouvement à venir chez Pirelli. Quelques mois après avoir vu son deuxième investisseur gonfler sa participation, le manufacturier s'apprête à en voir un autre partir. Silk Road Fund, un fonds contrôlé par Pékin, a entamé mercredi 29 mai 2024 sa sortie du groupe. Un départ qui intervient après la décision de Rome en 2023 de limiter les pouvoirs des investisseurs chinois du géant italien des pneumatiques.

Le fonds chinois a constitué un livre d'ordres dans une procédure accélérée, via un syndicat bancaire, afin de placer sur les marchés 90,2 millions d'actions. Il entend ainsi céder la totalité de ses 9 % dans Pirelli, a rapporté l'agence d'informations financières Radiocor. Le prix de vente se situe entre 5,69 et 6,19 euros par action. Cette vente devrait générer des recettes comprises entre 523 et 560 millions d'euros pour Silk Road, selon la même source.

Un enjeu d'indépendance pour le gouvernement

Le fonds chinois avait mis fin en septembre à un pacte qui le liait au premier actionnaire de Pirelli, le conglomérat chinois Sinochem, qui en détient une participation de 37 %. Pirelli était passé en 2015 sous pavillon chinois à l'issue d'une transaction avec Sinochem évaluant justement l'entreprise à 7,1 milliards d'euros. Une opération qui avait suscité en Italie de fortes inquiétudes sur l'indépendance du groupe milanais.

Le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni a adopté en juin 2023 un décret visant à réduire l'influence des investisseurs chinois au sein du fabricant de pneus, sans toutefois les forcer à vendre leurs parts. Rome a ainsi eu recours au "golden power", qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans des secteurs considérés comme stratégiques pour le pays. (Avec AFP)

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