La loi Montagne ne fait désormais plus débat
Dans moins de deux mois (à partir du 1er novembre 2023), la loi Montagne redeviendra effective dans 48 départements de l'Hexagone. Et ce jusqu'au 31 mars 2024. Par ce biais, les automobilistes circulant sur les routes concernés devront obligatoirement être dotés de l'équipement adéquat (pneus hiver ou toutes saisons labellisés 3PMSF ou M+S, chaussettes ou chaînes à neige).
L'occasion pour le Syndicat du Pneu et le Gipa d'étudier le rapport des Français à ce dispositif qui a tant fait débat. Tout du moins en amont de son premier déploiement à l'automne 2021. Car force est de constater que le sujet fait de plus en plus consensus. Voilà ce qui ressort de cette enquête réalisée auprès de 2 500 conducteurs.
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Premier enseignement, cette loi a trouvé sa place dans l'esprit de nos compatriotes. 80 % du panel affirme la connaître, contre 75 % en 2022 et 52 % en 2021. Deuxième enseignement, leur adhésion à cette mesure continue de progresser. 90 % des personnes interrogées jugent qu'il s'agit là d'une "bonne initiative". Un résultat logique lorsque l'on sait que 60 % d'entre elles déclarent avoir déjà subi des désagréments à cause de conditions climatiques difficiles.
Diminuer les accidents, limiter les blocages
Parmi les conducteurs assimilant bien cette loi, 84 % estiment qu'elle permet de diminuer les accidents. Par ailleurs, 81 % jugent qu'elle peut contribuer à limiter les blocages sur les routes. Une large majorité du panel sollicitée par le Gipa semble également maîtriser correctement la période d'application.
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Sur le versant des éléments nécessitant encore du travail, figure notamment les zones d'application. Moins de la moitié des conducteurs savent que la loi Montagne s'appliquent dans 48 départements. Un résultat qui s'élève à 65 % auprès des habitants directement concernés, soit un chiffre relativement décevant. En outre, des efforts demeurent à réaliser sur le plan de l'information. Les 18-24 ans, les petits rouleurs (moins de 5 000 km/an) et les femmes s'avèrent ainsi les publics les moins aguerris à cette mesure.
Une loi qui booste le toutes saisons
Au niveau de l'équipement, un tiers du panel (36 %) juge le recours à des pneumatiques hiver ou toutes saisons "pas utile" voir "pas du tout utile". Plus technique, les symboles 3PMSF et M+S représentent une certaine nébuleuse aux yeux de la majorité des automobilistes. Le premier n'est connu que par 36 % du panel et le second par seulement 6 %.
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Enfin, sur le plan du passage à l'acte, 28 % ont déjà changé leurs enveloppes et 19 % le prévoient. Parmi les premiers, une très large majorité (66 %) a choisi de s'équiper en toutes saisons. Il est à noter que parmi les facteurs incitatifs, la notion de sécurité guide les achats quand le côté pécunier de la mesure, soit une éventuelle amende pour ceux qui ne s'équiperaient pas, ne figure que beaucoup plus loin. Dès lors, reste 43 % de réfractaires qui ne prévoient pas de changer leurs pneus. Parmi eux, 77 % disent ne jamais se déplacer dans les zones concernées.