WheelSecure invente un point de vente nomade

La surprise a été totale, y compris pour le codirigeant, Zoran Velkoski. Le 11 juin 2025, les équipes des filiales marocaine et gabonaise de WheelSecure ont présenté la Safe Box, le fruit d'une mûre réflexion menée conjointement dans l'optique de trouver un levier de développement de la marque sur le continent africain.

L'idée part d'une problématique simple pour le fabricant de solutions de protection anti-crevaison des pneumatiques de véhicules, celle de parfaire son maillage pour gagner en proximité. La réponse prend la forme d'un container de transport reconditionné pour loger un atelier tout équipé.

Ainsi configurée, la Safe Box occupe un espace raisonnable au sol de quelques dizaines de mètres carrés. WheelSecure pourra donc littéralement la poser sur des parkings, sur des aires de repos au bord des routes ou aux abords de commerces partenaires. Ainsi, l'enseigne se trouvera sur des axes de passage pour faire la promotion de son produit.

Pour des nouveaux partenaires indépendants

Un concept qui demande une réinvention du modèle d'affaires. Les filiales à l'origine du projet ont pensé que les Safe Box seraient exploitées par des investisseurs privés. Ils participeraient financièrement en amont et rentabiliseraient leurs affaires en œuvrant comme des agents commerciaux. Un schéma que Zoran Velkoski rapproche donc du principe de franchise.

Au Maroc, WheelSecure table sur une trentaine de créations de Safe Box dans les prochains mois. "Je suis persuadé du succès de cette initiative, salue celui qui dirige l'entreprise avec son compère Vincent Paolini. Au Maroc comme au Gabon, tout le monde s'active pour trouver des solutions permettant de rendre possible le déploiement. Ce sera plus compliqué en France où l'on cherche toujours des raisons de ne pas aller au bout".

Une inquiétude que Zoran Velkoski entend dépasser. WheelSecure lancera bien le concept de Safe Box dans l'Hexagone. L'enjeu se veut bien trop grand sur un marché domestique où la marque peine à convaincre des professionnels de l'automobile établis, garagistes comme concessionnaires. Le dirigeant prend donc le pari de trouver des entrepreneurs.

"Si nous voulons couvrir le territoire, force est d'admettre que nous allons devoir construire notre propre réseau. Le coût réduit de la Safe Box qui réclame peu de matériel et une simple formation ouvre des perspectives inattendues", arguait-il après avoir découvert le container.

Marge complémentaire pour les revendeurs de VO ?

Assez récemment, WheelSecure et Point S ont évalué la profitabilité de la solution. Vendre l'injection du produit préventif aux consommateurs s'avère "8 à 14 fois plus rentable" que l'acte de réparation ou de remplacement de la roue crevée. "En cinq minutes de travail effectif, le professionnel facture entre 70 et 120 euros par véhicule pour un prix de revient moyen de 35 euros environ", rappelle-t-il.

Certains corps de métier pourraient y voir un intérêt commercial fort. Les distributeurs de voitures d'occasion, toujours désireux de maximiser la marge unitaire, font partie de ceux-là. Outre les habituels divers services financiers générateurs de revenus, WheelSecure figure sur la liste des produits additionnels à l'argumentaire tout écrit. "Il s'agit de vendre une solution qui évite au client d'avoir à contrôler régulièrement la pression des pneus, réduit sa facture de carburant et accessoirement le protège des éventuelles crevaisons", énumère le fondateur.

Ce container reconditionné, demandant un investissement limité, comprend un atelier tout équipé. ©JDP