S'abonner
Distribution

Black Star ouvre les portes de son usine de Béthune

Publié le 21 avril 2023

Par Romain Baly
2 min de lecture
Black Star, qui a pris possession d'une partie de l'ancienne usine nordiste de Bridgestone, a accueilli la presse dans son antre destinée à la production de sa gamme Leonard. Le spécialiste des pneus reconditionnés a voulu en faire un outil de pointe, avec un niveau d'excellence calqué sur ceux des firmes premium.
Produite à Béthune (62), la gamme Leonard doit permettre à Black Star de voir beaucoup plus grand.

Début avril 2023, Black Star créait l'évènement. A l'occasion de Drive to Zero, la société levait le voile sur sa nouvelle gamme baptisée Leonard. Une offre censée lui ouvrir les portes du mass market avec un produit reconditionné qui répond à des attentes sociétales. Mais celle-ci a aussi pour spécificité d'être produite en France, et plus particulièrement à Béthune (62). Une ville meurtrie en 2021 par la fermeture de son usine installée depuis 1961, d'abord sous la marque Firestone, puis à partir de 1988 sous celle de Bridgestone.

Mobivia veut faire de Béthune un hub du recyclage

C'est précisément sur ce site que Black Star a choisi de s'installer en 2021 suite à son rapprochement avec le groupe Mobivia. "C'est la première fois qu'une usine de pneus neufs est transformée", rappelait à Paris Laurent Cabassu. Quelques jours après Drive to Zero, le directeur général de la société, accompagné de son président, Jean-Baptiste Pieret, et d'une partie de ses équipes, a accueilli la presse pour une découverte concrète de ce projet.

Dans le nord de la France, Black Star a choisi de n'exploiter que 45 000 des 160 000 m2 de l'usine. Bien suffisant pour ses besoins actuels alors que Mobivia espère y implanter un hub plus global du recyclage. Premier enjeu, la vieille matière arrive à Béthune par des camions desservant leur cargaison directement sur un tapis géant. S'en suit un contrôle en trois étapes d'où ne ressortent que 20 % des produits (ceux en bon état et ceux de marque premium).

Un savoir-faire de pointe

Un premier tri est effectué par une machine chargée de scanner toutes les informations du produit et de contrôler la profondeur de la gomme. Un second, réalisé par un opérateur, permet de déceler d'éventuels endommagements ou perforations. Enfin, les pneus de camionnettes, particulièrement sollicités, font l'objet d'une analyse supplémentaire en bout de chaîne par shearographie. Débute alors la phase de râpage de la bande de roulement et des flancs, grâce à trois machines dernier cri. Puis l'habillage de la carcasse.

Une fois le pneu cru prêt, il passe en cuisson pendant 20 à 25 minutes à une température inférieure à celle d'un pneu neuf. Une obligation pour ne pas endommager la gomme déjà vulcanisée. Si Black Star a recours à des moules achetés pour sa propre production, la cuisson émane de presses cédées par Bridgestone en parfait état de fonctionnement. Étape finale, le contrôle se déroule quant à lui en quatre phases. Un premier visuel, un deuxième du balourd, un troisième d'uniformité et un quatrième, là-encore, par shearographie.

Ne jamais renier sur la qualité

Au final, l'ensemble de la visite renvoie l'impression d'être dans n'importe quelle usine de pneus neufs. Les outils et l'exigence semblent communes à des usines d'acteurs premium. Et cela s'avère possible grâce aux investissements conséquents de la société. Celle-ci a mobilisé cinq millions d'euros à Béthune. Un pourboire à l'échelle d'un site de production traditionnel mais une enveloppe colossale à celle des rechapeurs.

C'est là tout l'enjeu pour Black Star. Démocratiser son produit et servir une cause sans jamais renier sur la qualité. Avec Béthune et Leonard, la société devrait voir son chiffre d'affaires passer de 3 à 10 millions d'euros dès 2023. A plus longue échéance, il pourrai atteindre les 30 millions.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager : 

Sur le même sujet

cross-circle