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Marc Villemur, 1001pneus : "2021 constitue le deuxième meilleur exercice de notre histoire"

Publié le 7 mars 2022

Par Romain Baly
5 min de lecture
[Abonnés] Détenu depuis 2018 par Cdiscount, 1001pneus surfe sur une dynamique particulièrement positive. Après un exercice 2021 de très haute volée, le pure player se penche avec ambition sur 2022. Les explications de son directeur général.
Marc Villemur est aux manettes de la société depuis son rachat par Cdiscount en 2018. ©1001pneus

Entre la pénurie de semi-conducteurs, la dérégulation du fret mondial et l'inflation des matières premières, le secteur automobile a beaucoup souffert en 2021. Avez-vous, à votre niveau, été impacté par ce contexte ?

Tout ce contexte s'inscrit dans celui de la pandémie avec une demande qui a fortement chuté en 2020. En tant que pure player, nous avons traversé cette crise sans doute mieux que d'autres ce qui nous a permis de basculer sur 2021 plus facilement. Concernant 1001pneus, nous avons rencontré quelques difficultés en début d'exercice qui étaient liées non pas au contexte mais au lancement de notre nouvelle plateforme intervenue quelques mois plus tôt. Une fois ces problèmes résolus, nous avons atteint et maintenu un très haut niveau d'activité, bien aidé au second semestre par l'effet de la loi Montagne. Cela nous a permis de boucler l'année sur un chiffre d'affaires de 46,5 millions d'euros et une croissance de 20 %. 2021 constitue ainsi le deuxième meilleur exercice de notre histoire.

 

Les difficultés d'approvisionnement en pneumatiques fabriqués en Asie ont-t-elles constituée une problématique importante ces derniers mois ?

Chez 1001pneus, notre spécificité est de ne pas stocker les produits. Nous sommes là pour répondre à tous les besoins du client final en coordonnant les flux de nos différents partenaires, qu'ils soient manufacturiers ou grossistes. Sur 2021, l'évolution du mix produit associé aux inflations de la logistique et des matières premières a engendré, en moyenne et tous segments confondus, une hausse de 6 % de nos prix. La vraie problématique se situe là. Nous avons la chance de travailler avec une cinquantaine de fournisseurs, dont une partie a des sites de production en Europe, mais le contexte nous a poussé à aller chercher les bonnes connections pour garantir au client final le prix le plus juste.

 

"Le numéro deux sur le digital français et le premier indépendant…"

 

Les enveloppes d'entrée de gamme émanant de cette région ont perdu en compétitivité dans ce contexte inflationniste. Cela vous incite-t-il à revoir votre stratégie ?

Ce phénomène ne nous incite pas à la changer mais nous conforte dans la direction prise depuis plusieurs années avec une "premiumisation" de notre portefeuille. Avant même que le marché rencontre les difficultés actuelles, nous avions déjà pris ce virage. La part des pneus "exotiques" avait déjà commencé à décroitre et la tendance n'a fait que s'accélérer récemment avec l'augmentation des prix. Les clients préfèrent désormais se reporter sur des gammes quality qui sont plus attractives en termes de prix et offrent des qualités nettement meilleures. Sans le savoir, nous avons été précurseur dans cette évolution. Ceci étant, il faut tout de même noter que chez 1001Pneus notre plus forte croissance se fait sur le segment premium, celle-ci étant favorisée par notre nouvelle plateforme.

 

Quel regard portez-vous sur l'évolution du commerce en ligne de pneumatiques ?

Le e-commerce dans son ensemble a profité de la crise parce que le consommateur a accéléré sa digitalisation et le pneumatique en ligne, bien qu'il reste un produit complexe, a profité de ce contexte. Le plafond de verre des 15 % qui prévalait ces dernières années n'est plus d'actualité. Nous évaluons aujourd'hui la part de marché des acteurs digitaux à environ 20 %.

 

Eu égard à l'offre que vous présentez et le contenu informatif que vous proposez, pensez-vous que les pure players deviennent tôt ou tard la première porte d'entrée pour le pneumatique ?

C'est notre souhait. Nous nous inscrivons vraiment chez 1001pneus en tant que partenaire de nos interlocuteurs. Il y a dans l'univers du pneumatique des manufacturiers, des logisticiens, des grossistes, des réseaux… et nous nous devons d'être une porte d'entrée pour tous ces différents acteurs en coordonnant les besoins des clients. Encore une fois, nous laissons l'expertise à chacun, nous ne prenons la place de personne, le but est vraiment de travailler en partenariat.

 

"Nous évaluons aujourd'hui la part de marché des acteurs digitaux à environ 20 %."

 

Derrière l'omniprésent leader de ce marché en France, où vous situez-vous ?

Nous estimons être le numéro deux sur le digital français et le premier indépendant… Nous avons la chance d'être adossé à Cdiscount et c'est pour nous l'assurance de conserver cette indépendance qui nous permet de dialoguer avec n'importe quel acteur du marché et ainsi donner un aspect toujours plus qualitatif à notre offre.

 

Outre une certaine renommée, que vous apporte justement le fait d'être intégré depuis 2018 à un groupe comme Cdiscount ?

Notre actionnaire nous permet déjà d'avoir une structure de société susceptible de porter la croissance. Trois ans après le rachat, 1001pneus est quasiment à l'équilibre. Notre propriétaire nous apporte un savoir-faire inégalable sur le e-commerce. Grâce à lui, nous sommes en contact avec des gens qui sont à la pointe de la consommation et du parcours digital des clients. Nous sommes nourris constamment par cette expertise qui nous permet de toujours mieux connaitre les consommateurs.

 

Votre année 2021 a été riche en développements. Elle avait commencé en janvier par l'annonce d'un partenariat avec Feu Vert. Quel premier bilan tirez-vous de cette collaboration ?

Nous avons effectivement signé avec Feu Vert il y a un an et nous sommes actuellement en discussions avec d'autres enseignes nationales. Les réseaux ont compris l'intérêt qu'ils avaient à travailler avec nous car ils réussissent ainsi à accueillir une clientèle qu'ils n'arrivent pas à capter naturellement. Aujourd'hui, nous en tirons un bilan très positif avec un parcours simplifié et fluide. Au-delà de ce partenariat, nous avons à date 4 500 partenaires-monteurs référencés et nous voulons vraiment augmenter ce chiffre pour être encore plus proche des clients. Nous comptons d'ailleurs aussi sur nos unités mobiles pour le faire. L'autre enjeu est d'avoir des centres qualifiés avec un niveau de service important. En nouant un partenariat avec Feu Vert, par exemple, c'est cette qualité de service que nous sommes allés chercher.

 

"Les réseaux ont compris l'intérêt qu'ils avaient à travailler avec nous."

 

Sur le plan international, vous vous êtes également déployés en Italie et en Allemagne en attendant le Portugal. A quels objectifs répondent ces développements ?

L'ouverture au Portugal est effectivement imminente puisqu'elle se fera dans les prochaines semaines. Ce marché viendra donc compléter ceux que vous avez cité ainsi que la Belgique, le Luxembourg et l'Espagne où nous sommes déjà présents. Nous avons un modèle qui est transposable, bien que la digitalisation des pays soient différentes, et nous travaillons avec des fournisseurs qui rayonnent à l'échelle européenne, nous assurant de pouvoir compter sur une logistique optimale dans tous ces pays. Il n'y avait donc aucun frein à ces développements.

 

Un mot également sur votre nouvelle gamme de pneus pour vélos proposée depuis le printemps. On comprend ainsi que vous voulez vous positionnez sur le marché des mobilités douces mais que représente celui-ci à l'heure actuelle ?

Ce développement s'inscrit dans notre stratégie de diversification. Personne ne nous attendait là-dessus et la vente de pneus vélos, si elle demeure confidentielle en termes de volumes, s'avère bien supérieure à nos estimations. C'est une réussite avec un marché extrêmement dynamique, très disruptif, et nous avons touché juste en misant dessus. Il faut aussi souligner que le cycliste est souvent un automobiliste ou un motard donc par ce biais nous essayons de créer une récurrence d'achat. Au-delà du vélo, nous nous positionnons vraiment sur les nouvelles mobilités et nous proposerons sans doute prochainement des pneus pour trottinettes. Cette diversification s'inscrit d'ailleurs dans un cadre beaucoup plus large avec des accessoires, des huiles et additifs, des chaînes à neige, des solutions de portage… Nous élargissons petit à petit notre offre.

 

Cette diversification est-elle au centre de votre feuille de route 2022 ?

Elle fait partie de nos objectifs et nous avons aussi conçu notre nouvelle plateforme pour y répondre. Celle-ci est plus épurée, plus fluide, avec un haut niveau d'expertise et s'inscrit pleinement dans les modes d'utilisation d'aujourd'hui avec un trafic lié à 60 % au mobile. Outre ce parcours d'achat renforcé, cette stratégie de diversification va se poursuivre, tout comme le développement des partenariats avec des enseignes nationales, tout comme l'internationalisation. Ce sont trois axes de développement majeurs pour 1001pneus.

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