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Manufacturiers

Michelin porté par le haut de gamme en 2019

Publié le 11 février 2020

Par Romain Baly
2 min de lecture
En dépit d'un marché automobile mondial morose, le manufacturier clermontois a présenté un bilan annuel positif grâce à une hausse des prix et une part accrue des pneumatiques 18 pouces et plus.
le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 24,1 milliards d'euros.

 

Touché mais pas coulé. En dépit du ralentissement du marché automobile mondial et de la fermeture à venir de deux sites de production, celui de La Roche-sur-Yon en France et de Bamberg en Allemagne, Michelin a tout de même réalisé un exercice 2019 positif. Le manufacturier clermontois a généré un chiffre d'affaires de 24,1 milliards d'euros, en croissance de 9,6 %. Le résultat net du groupe est lui aussi en hausse, de l'ordre de 4,2 % à hauteur de 1,7 milliard.

Les deux tiers de l'amélioration du CA sont dus à un élargissement du périmètre. L'augmentation du dollar par rapport à l'euro a aussi eu un impact positif. Surtout, le groupe a réussi à plus que compenser la baisse de ses volumes (-1,2 %) grâce à des prix en hausse et une part accrue des pneumatiques haut de gamme de 18 pouces et plus dans ses ventes pour le secteur automobile, le tout résultant dans un "effet prix-mix très positif de 2,2 %".

La moitié de l'activité en TC4

Par activité, le chiffre d'affaires des pneus pour le secteur automobile ("tourisme camionnette"), qui représente près de la moitié du total, a progressé de 4,6 % en 2019, pour un résultat opérationnel en léger retrait à 11,1 % des ventes contre 11,4 % en 2018. Les volumes de Michelin sur ce segment (-1 %) ont reculé, mais moins que le marché (-2 %). L'activité de pneus pour poids lourds a progressé de 1 % pour un résultat opérationnel en recul, représentant 9,3 % des ventes, contre 9,6 % en 2018.

Les activités de spécialités (génie civil, agricole, deux-roues, avion) ont connu une envolée (+35 %) grâce à des acquisitions. Leur rentabilité a légèrement fléchi à 18,7 % des ventes, contre 20,1 % en 2018. Cependant, à périmètre équivalent, la marge opérationnelle a progressé à 21,2 % pour des volumes en retrait (-0,6 %).

Le coronavirus fait peser un doute

Le directeur financier, Yves Chapot, a salué "une très bonne année 2019 dans un contexte difficile où Michelin a particulièrement bien résisté", mais il a prévenu que les marchés de pneumatiques, à l'image du marché automobile, ne resteront "pas très bien orientés en 2020", lors d'une audioconférence avec des journalistes. Michelin prévoit à cette occasion "un résultat opérationnel en léger retrait" à taux de change constants et des flux de trésorerie positifs "supérieurs à 1,5 milliard d'euros, hors effet systémique de la crise liée au coronavirus en Chine". L'an dernier, ces flux ont atteint 1,6 milliard d'euros.

Évoquant l'épidémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 900 morts en Chine et ralenti l'activité économique, M. Chapot a souligné que Michelin n'avait pas subi à ce stade d'impact financier et qu'il était "trop tôt pour anticiper un quelconque impact" sur les comptes du groupe si la crise se prolongeait. A la clôture de la Bourse de Paris lundi avant la publication de ces résultats, l'action Michelin a terminé quasi stable (-0,09 %) à 106,75 euros, mais elle reste en progression de près de 18 % sur un an. (Avec AFP)

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