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Manufacturiers

Xavier Bertrand met la pression sur Bridgestone

Publié le 18 novembre 2020

Par Romain Baly
2 min de lecture
Toujours aussi remonté par la fermeture à venir de l'usine du manufacturier située à Béthune, le président de la région Hauts-de-France exhorte Bridgestone de revoir à la hausse son enveloppe allouée au financement du plan social.
L'élu estime qu'il n'est "jamais trop tard pour bien faire".

Mobilisé sur ce dossier depuis deux mois et l'annonce par Bridgestone de la fermeture imminente du site de fabrication nordiste, Xavier Bertrand ne relâche pas l'étreinte sur le groupe nippon. Alors que celui-ci a réaffirmé vendredi 13 novembre 2020, ses intentions, le président de la région Hauts-de-France l'exhorte à financer au "maximum" le plan social lié à la fermeture de cette usine qui emploie 863 personnes, estimant qu'il n'est "jamais trop tard pour bien faire".

120 millions d'euros… une "plaisanterie" !

"Aujourd'hui, le problème est très simple, en juin prochain il est prévu zéro emploi sur le site. Il est prévu aujourd'hui 120 millions d'euros pour l'ensemble des salariés pour leur permettre de s'en sortir, de rebondir et pour aussi retrouver des emplois sur ce site. C'est un chiffre qui est dérisoire par rapport au préjudice et par rapport à ce que Bridgestone peut faire, a déclaré Xavier Bertrand sur l'antenne de France Bleu Nord. Quand on part, en France, on doit partir en respectant les salariés. On n'est pas aux Etats-Unis. On n'est pas avec des gens qui sont des Kleenex qu'on balance".

Qualifiant de "plaisanterie" ce montant de 120 millions d'euros, le président de l'exécutif régional réclame ainsi"le maximum" à Bridgestone. Car "je veux que Bridgestone paie une partie du salaire de départ et des charges de départ" lorsque"les ex-Bridgestone (...) seront recrutés par un nouvel employeur". Pour lui, dans ce contexte, Michelin est un "exemple" à "suivre". "Quand ils ont fermé des usines, eux, ils ne se sont pas contentés du minimum. Ils ont fait le maximum pour que les salariés puissent retrouver dignement un travail et qu'il puisse y avoir de nouvelles activités".

L'intersyndicale déplore un manque de transparence

Selon l'intersyndicale, le gouvernement, qui avait proposé un projet alternatif, a évoqué jeudi dernier l'intérêt de quatre industriels du pneu (un chinois, un turc et deux indiens) pour une reprise partielle du site. "La direction a une fois de plus fait preuve de mauvaise foi et de manque de transparence envers les élus qui ne cessent de réclamer des explications sur les différents scénarii envisagés concernant la fermeture du site", a affirmé mardi à l'issue d'un CSE l'intersyndicale, dans un tract.

Les représentants syndicaux déplorent que leurs experts ne soient "toujours pas en possession des informations leur permettant d'avancer dans leurs travaux", et se disent prêts à "saisir l'administration du travail pour demander une injonction visant à obtenir les documents réclamés". "Il est évident que la direction tente de gagner du temps pour éviter d'avoir à expliquer clairement l'inexplicable : il n'y a pas de motif à la fermeture du site de Béthune !", insistent-ils. (Avec AFP)

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