Le dernier fabricant tricolore de roues en grande difficulté
La société AR Industries, ex-Française de roues, dernier fabricant de jantes dans l'Hexagone, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d'Orléans.
Bis repetita. Trois ans et demi après un premier redressement judiciaire et deux ans après sa reprise par Thierry Morin, AR Industries est de nouveau en grande difficulté. Confronté à un passif d'environ 10 millions d'euros, le dernier producteur de roues pour automobiles du pays a été placé en redressement judiciaire mardi par le tribunal de commerce d'Orléans. Une décision assortie d'une période d'observation d'un mois, soit jusqu'au 13 février.
Basée à Diors, non loin de Châteauroux (Indre), l'ex-Française de roues a été reprise en octobre 2015 par l'ancien P-dg de Valeo. Le dirigeant y a investi la bagatelle de 4 millions d'euros pour moderniser l'outil de production. Le soutien des deux géants tricolores, le groupe PSA et l'Alliance Renault-Nissan, ainsi que Seat, Fiat ou encore Aixam qui figurent en bonne place dans son portefeuille client ne semblent aujourd'hui plus suffire à la société.
Pas assez de commandes
En 2016, celle-ci a réalisé un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros en fabricant chaque mois près de 100 000 jantes. Un résultat insuffisant, une source interne expliquant qu'il faudrait en produire au moins 125 000 pour que AR Industries soit à l'équilibre. "Les constructeurs français PSA et Renault ne passent pas assez de commandes au dernier fournisseur français de roues de voitures, déplore Christophe Bouvet, représentant CFDT. C'est à l'Etat, actionnaire minoritaire des constructeurs, de les convaincre de leur responsabilité auprès de la filière automobile".
A l'heure actuelle, aucune mesure de réduction des effectifs n'a été évoquée au sein de cette société qui emploie 390 salariés. Le placement sous la protection de la justice permettra notamment à ces derniers d'être payés à la fin du mois et suspend également provisoirement les créances dont un arriéré de cotisations sociales évalué à 2,6 millions d'euros. Juste avant leur reprise par Thierry Morin, l'intersyndicale et les salariés de l'équipementier avaient voté à 95% en faveur du projet concurrent soutenu par le groupe Arche. De quoi laisser un goût amer.