Michelin a réalisé un solide premier trimestre 2022
Porté par une progression des prix et des volumes, ainsi qu'une variation des taux de change favorable, Michelin a généré, au premier trimestre 2022, un chiffre d'affaires de 6,48 milliards d'euros, en hausse de 19 %, selon un communiqué publié mardi 27 avril 2022. Avec de telles ventes, le groupe dépasse nettement son niveau d'avant la pandémie, puisque son chiffre d'affaires avait atteint 5,81 milliards d’euros entre janvier et mars 2019.
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Les volumes de pneus vendus (en tonnes) ont eu un effet positif de 0,5 % pendant le trimestre, la direction notant "une activité dynamique" en janvier et février, avant "un ralentissement en mars en raison des perturbations opérationnelles générées par l'impact du conflit en Ukraine et par la résurgence du Covid-19 en Chine".
Une bonne partie de la hausse du chiffre d'affaires vient des augmentations de prix passées depuis le deuxième trimestre 2021 pour couvrir la hausse des coûts : elles ont participé pour 11,9 %. Le mix produit a parallèlement participé pour 1,6 % avec davantage de remplacement sur le créneau des automobiles et la montée en puissance du segment des pneus larges, a décrit le groupe. L'effet périmètre apporte, lui, une progression de 0,8 % grâce notamment à l'intégration d'Allopneus, tandis que les activités hors pneus ont progressé.
Des difficultés logistiques
Par segment, les ventes de pneus pour voitures ont augmenté de 20,8 % sur le trimestre, celles pour les poids lourds de 20,6 % et celles de pneus pour le marché des spécialités (engins divers, motos, avions...) de 13,7 %. Plus généralement, le marché mondial des pneumatiques tourisme et camionnettes a progressé de 2 % en unités sur le premier trimestre 2022 et celui des poids lourds de 4 % - hors Chine, où la baisse est de 37 % -, tandis que la demande sur le marché des spécialités a été "orientée à la hausse sur l'ensemble des secteurs", selon Michelin.
Sur l'année, la direction a revu à la baisse ses prévisions sur le marché mondial en raison des difficultés logistiques et des complications apportées par le conflit en Ukraine, tablant sur une progression des ventes globales dans le bas de ses fourchettes indiquées en février, à savoir de 0 à 4 % pour les voitures et camionnettes, de 3 à 7 % pour les poids lourds (hors Chine) et de 6 à 10 % pour les spécialités.
Le groupe emploie quelque 1 000 personnes en Ukraine et en Russie, dont 750 dans l'usine de Davydovo, près de Moscou, où la production - représentant 1 % environ de la capacité globale - a été suspendue à la mi-mars. Les deux pays représentaient l'an dernier environ 2 % des ventes.
Une croissance dans la moyenne du marché
Le conflit en Ukraine a provoqué l'équivalent de "trois jours d'arrêt de travail" en moyenne dans les usines européennes du groupe, obligeant Michelin à revoir ses sources d'approvisionnement -notamment pour le noir de carbone. Il a exacerbé des perturbations déjà existantes et apporté d’avantage d'inflation, a remarqué le directeur financier Yves Chapot. L'inflation, rattrapée par des hausses de prix, devrait représenter pour Michelin 2,5 milliards d'euros cette année, a-t-il indiqué à des analystes. Pour donner un ordre d'idée, les ventes avaient atteint 23,8 milliards l’an dernier.
Quant à la Chine, qui représente de 6 à 7 % des ventes, la plus grande des trois usines, fermée à la mi-mars, a rouvert, et les deux autres ont repris la production "début mai". La résurgence du Covid-19 devrait avoir un impact, même si la demande pour les voitures particulières demeurait forte, a remarqué le directeur financier.
"Notre scénario pour 2022 est maintenu, nous devrions croître comme le marché", a prédit Yves Chapot. La direction confirme son objectif de résultat opérationnel annuel supérieur à 3,2 milliards d'euros (contre 2,97 milliards en 2021), à taux de change constants, et une génération de trésorerie (hors acquisitions et ajusté de l'effet de la variation des cours des matières premières) supérieure à 1,2 milliard d’euros. (avec AFP)