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Manufacturiers

Toutes saisons : la vision d’ensemble de Continental

Publié le 19 juin 2025

Par Romain Baly
3 min de lecture
Pleinement engagé sur le segment du toutes saisons, le groupe allemand a fait le choix de miser sur une stratégie alliant lisibilité et complémentarité. Avec des offres en tourisme et en utilitaire déclinées en premium, quality et budget, Continental entend proposer cette technologie quels que soient les besoins et les moyens.
Renouvelé en 2023, le Continental AllSeason Contact 2 demeure le produit phare du groupe allemand au sein d’une offre globale riche et variée. ©Continental

Alors que 2025 correspond au dixième anniversaire du toutes saisons façon produit de masse, aucun manufacturier ne peut aujourd’hui raisonnablement passer à côté du sujet. La dynamique, l’intérêt du marché ou le potentiel futur de ce segment le rendent incontournable. Si Goodyear inventa ce pneumatique à la fin des années 1970, si Vredestein fut le premier à déployer une stratégie commerciale autour de lui un peu plus tard, c’est bien Michelin qui en a fait un produit de grande consommation avec la première génération du CrossClimate en 2015.

Bien marketée, cette innovation a ouvert une nouvelle voie dans le pneumatique hexagonal et incité tous les leaders de cette industrie à suivre la trace de Bibendum. De son côté, le groupe Continental a réellement posé sa patte sur le toutes saisons à partir de 2017 avec la première génération du AllSeason Contact.

Il a depuis savamment et pragmatiquement construit une stratégie allant à l’essentiel tout en répondant à un maximum de besoins. "Il est vrai que nous sommes arrivés un peu plus tardivement que les autres sur ce marché, analyse Pierre-Emmanuel Leclercq, chef de produit de l’allemand. Mais en mettant les bouchées doubles, nous avons réussi à faire notre place."

L’électrique, un nouvel enjeu

Alors que le cycle de vie d’un pneu toutes saisons est d’environ cinq ans, les manufacturiers historiques en sont désormais à la deuxième génération de leur porte-étendard. Une antériorité qui a permis d’affiner la feuille de route, de perfectionner les références et de démocratiser certaines solutions pour les mettre à profit de propositions secondaires.

Dans le groupe Continental, les AllSeason Contact 2 (tourisme) et AllSeason Ultra (utilitaires) constituent l’offre premium. Avec un travail très important réalisé sur les carcasses, l’efficacité énergétique, le rendement kilométrique, la résistance au roulement ou sur la capacité de charge, ces pneumatiques surpassent ceux de la génération d’avant et accompagnent aussi l’évolution du parc automobile en s’adressant aux thermiques comme aux électriques.

Mais dans un contexte économique et conjoncturel difficiles, ce qui renforce le vieillissement du parc et dégrade l’entretien des véhicules, Continental a parallèlement fait le choix de proposer du toutes saisons à des prix plus attractifs.

En quality, le groupe allemand s’appuie sur la marque Uniroyal et propose là encore deux offres. L’AllSeason Max pour les utilitaires et le AllSeason Expert 3 pour les véhicules légers, qui fait son apparition au cours du deuxième trimestre. Cette innovation a la particularité d’arborer sur son flanc le marquage "EV" indiquant que des modèles à batteries peuvent l’utiliser.

Uniroyal monte en gamme

La logique de ruissellement et de démocratisation des technologies prend ici tout son sens. "Pour répondre à tous les besoins, il faut vraiment avoir une offre globale, note Stéphanie Rongere, responsable du développement stratégique. Le fait que l’Uniroyal AllSeason Expert 3 soit marqué EV s’inscrit dans cette logique. L’électrification du parc peut toucher tout le monde, on l’a vu en 2024 avec le leasing social, et il faut avoir les arguments pour répondre à cette évolution."

Si une seconde marque quality, Semperit, vient compléter le portefeuille de Continental, celle-ci est uniquement commercialisée par le réseau Eurotyre. Pour le reste du marché, le manufacturier d’Hanovre propose une autre solution, en budget, avec Barum, offrant l’accès le moins onéreux possible à ce type de produits.

Tout l’enjeu demeure ainsi que chacune de ses offres soit bien assimilée sur le terrain avec des pneumaticiens capables de connaître précisément les besoins des clients. Alors que ce segment a représenté l’an passé 37 % des ventes en France, le plafond de verre ne semble toujours pas avoir été atteint.

"Nous savons que l’hiver est un marché mature, plutôt stable, et que l’été se fait cannibaliser par le toutes saisons parce que ses utilisateurs ont de bonnes raisons de basculer d’un produit à l’autre. Mais au-delà de ça, nous sommes bien incapables de dire jusqu’où va aller ce segment", confirme Stéphanie Rongere. Une inconnue qui, une fois n’est pas coutume, donne satisfaction à tout le monde.

 

Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°189 de mars-avril 2025.

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