S'abonner
Marché

Vincent Rolland, député LR de la Savoie : "Une forme de renoncement qui me paraît inacceptable"

Publié le 29 novembre 2024

Par Romain Baly
2 min de lecture
Originaire de Moutiers (73), le député Les Républicains de la Savoie connaît bien toutes les problématiques de son territoire. Fervent défenseur de la loi Montagne, Vincent Rolland s'agace que le décret d'application des sanctions accompagnant cette mesure ne soit toujours pas publié. Il appelle le gouvernement à réagir vite.
Député de la Savoie depuis 2017 après avoir assumé des fonctions de conseiller municipal et départemental, Vincent Rolland est engagé dans la vie politique depuis près de 30 ans. ©VincentRolland

Le Journal du Pneumatique : En tant que Savoyard et grand connaisseur de la montagne, que vous inspire une loi Montagne sans verbalisation ?

Vincent Rolland : Ça me désole ! Parce que c'est un dispositif qui a été voté en 2016 et qui est entré en application en 2021. Sur le plan des sanctions, de nombreuses années se sont passées et rien n'a changé. De là où je suis, tout ceci me paraît incompréhensible. C'est un signe d'impuissance de l’État, ce qui m'embarrasse énormément car je souhaite que l’État soit fort et applique les lois de la République.

JDP : Le temps de la pédagogie est désormais passé pour vous ? Compreniez-vous ce choix du gouvernement lors des premières années ?

V.R. : À partir du moment où l'on donne une année de mise en route du dispositif, pour que chacune et chacun se l'approprie et qu'il y ait des communications de faites sur le sujet, pourquoi pas. Mais autant d'années de pédagogie ressemblent à une forme de renoncement qui me paraît inacceptable.

"Une remise en cause de la parole de l’État"

JDP : Sur le terrain, les forces de l'ordre se sentent-elles démunies ?

V.R. : En période hivernale, contrôler des automobilistes pris en défaut d'équipement est leur quotidien. Elles font ce qu'elles peuvent avec ce qu'elles ont. Mais c'est assez désagréable de dire que c'est obligatoire tout en ne pouvant rien faire. Ce n'est pas le discours que les forces de l'ordre attendent de l’État.

JDP : Derrière la loi Montagne, il y a surtout un enjeu de sécurité routière…

V.R. : Les automobilistes qui se rendent en station dans des conditions de circulation difficiles demeurent un problème. Ça peut entraîner une obturation des routes, mais à la limite, c'est un moindre mal. Mais ça peut aussi causer des accidents gravissimes.

Aujourd'hui, la communication sur ce sujet est minimale. Cependant, on a beau sensibiliser le public sur le fait qu'il ne faut pas conduire sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants, cela n'empêche pas les gens de le faire. C'est pareil pour la loi Montagne. Sans le volet répressif, la communication n'est pas suffisante. Et puis, dès lors qu'une loi est votée, pourquoi ne serait-elle pas appliquée ? C'est embêtant. C'est une remise en cause de la parole de l’État.

A lire aussi : Loi Montagne : l'ex-député Joël Giraud appelle à faire appliquer les sanctions

JDP : Le gouvernement est-il frileux sur ce sujet ? Craint-il des réactions hostiles ?

V.R. : Je ne sais pas. On nous avait dit au début qu'on craignait un nouvel épisode "gilets jaunes" face à cette obligation. Toutefois, si demain il devait y en avoir un, je ne pense pas que cela sera le fruit de la loi Montagne. D'autant plus qu'aujourd'hui, un grand nombre d'automobilistes est au courant de cette mesure et est équipé. J'ai écrit au ministre de l'Intérieur il y a quelques semaines, je verrai ce qu'il me répond…

"Je suis déterminé et je ne lâcherai pas l'affaire"

JDP : Vous croyez que le décret pourra être publié dès cet hiver ?

V.R. : C'est mon souhait… Nous sommes plusieurs députés de montagne, dont les zones sont concernées par cette obligation, à être raccord. Encore une fois, il faut que cette loi soit appliquée, parce que c'est un enjeu de sécurité. Elle permet de limiter les risques d'engorgement des voies terrestres par des automobilistes non équipés.

JDP : Êtes-vous optimiste ou pensez-vous que ce sujet prendra encore du temps ?

V.R. : Je suis déterminé et je ne lâcherai pas l'affaire.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager : 

Sur le même sujet

cross-circle