Black Star espère lancer sa production issue de Béthune en 2023

Présent du 18 au 22 octobre à la Porte de Versailles (Paris), à l'occasion de la 26^e édition d'Equip Auto, Black Star n'expose pas dans l'espace dédié au secteur du pneumatique mais dans le village du réemploi. Un choix finalement logique, à en croire Jean-Baptiste Pieret, président de la société. "La question aurait pu se poser mais, pour nous, il était plus logique d'être présent ici, au sein du village du réemploi, avec la quarantaine d'adhérents de l'association France Auto Reman, dont Black Star est l'un des membres fondateurs."

A Paris, si le spécialiste des enveloppes rechapées se la joue sans forfanterie avec une petite équipe mobilisée et une surface d'exposition de seulement quelques mètres carrés, le dirigeant est quant à lui accompagné d'une personnalité bien connue de l'industrie du pneumatique. Depuis la rentrée, la direction générale de la société est en effet assurée par Laurent Cabassu, force vive de Pirelli pendant près de deux décennies et dernièrement directeur général du manufacturier transalpin pour l'Europe de l'Ouest.

75 % de la vieille matière est retoquée

Les deux hommes vont désormais s'atteler à concrétiser le grand projet porté par Black Star et le groupe Mobivia depuis début 2022. Les deux partenaires ont en effet investi en début d'année dans l'ancienne usine Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais) pour y développer une production de pneumatiques rechapés TC4 de masse. Un défi sur lequel ont travaillé ces derniers mois les équipes.

"Hériter de Béthune a été une vraie chance car on a pu s'appuyer dès le départ sur un outil de production haut de gamme, souligne Jean-Baptiste Pieret. Néanmoins, c'est un outil qu'il a tout de même fallu ajuster aux process du rechapage et roder petit à petit". A date, le dirigeant partage son optimiste et la mise en route pleine et entière du site semble toute proche. Les 30 personnes travaillant dans l'usine seront rejoints par une dizaine d'autres en novembre pour amorcer le décollage vers une commercialisation espérée pour début 2023.

Celle-ci sera portée, dans un premier temps, à environ 25 000 enveloppes par mois. Un volume décliné en été, toutes saisons et camionnettes, allant de 14 à 18 pouces, qui paraît modeste de prime abord mais traduit la difficulté à trouver et capitaliser sur une matière première où 75 % des enveloppes entrantes sont retoquées car trop abimées, trop vieilles ou non issues de marques premium.

Une brique manquante dans les réseaux

Pas à pas, Black Star entend toutefois promouvoir son modèle, conscient que les mentalités changent tant dans le grand public que chez les professionnels. "Notre solution n'a pas vocation à se substituer aux travaux des manufacturiers, note Laurent Cabassu. On a du mal à quantifier le potentiel de ce marché mais on sait qu'il est réel. On entend séduire notamment les collectivités locales, les fleeters ou encore les réseaux de distribution chez qui le pneu rechapé est une brique manquante".

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Pour asseoir son image tout autant que sa position, la société peaufine d'ailleurs son marketing. Si la question de distribuer ses produits en marque blanche dans les rayons de grandes enseignes pourra se poser, sa stratégie à court terme ne passera pas par ce chemin. Black Star peaufine ainsi son marketing et devrait baptiser ses futurs produits d'une dénomination commerciale encore en gestation.